Le métal jaune traverse une phase délicate. Après plusieurs séances de recul, le cours de l’or se rapproche dangereusement de la barre symbolique des 4 000 $, un seuil que les investisseurs surveillent comme le lait sur le feu. La dynamique reste fragile, d’autant que les marchés révisent désormais leurs anticipations de baisse de taux pour la fin d’année.
Un marché de l’or sous pression
L’or enchaîne les séances dans le rouge et glisse vers son plus bas niveau de la semaine. Les opérateurs attendent une cassure franche sous les 4 000 $ pour valider un mouvement baissier plus ample.
Ce repli s’explique en grande partie par un changement de ton de la Réserve fédérale : plusieurs membres du FOMC ont rappelé qu’un nouvel assouplissement monétaire en décembre n’était pas garanti.
Les probabilités d’une baisse de 25 points de base sont repassées sous les 50 %, selon l’outil FedWatch. Une perspective qui suffit à refroidir l’attrait spéculatif pour l’or à court terme.
Un dollar hésitant malgré la politique monétaire
Paradoxalement, le billet vert ne profite pas pleinement de ce durcissement monétaire.
La longue période de fermeture des administrations fédérales a gelé la publication des statistiques économiques américaines, plongeant le marché dans un brouillard inhabituel.
Les investisseurs attendent donc impatiemment le prochain rapport sur l’emploi (NFP), prévu jeudi, pour mieux comprendre l’état réel de l’économie.
En attendant, le manque de visibilité freine le dollar… et limite, dans une certaine mesure, l’accélération de la baisse de l’or.
Géopolitique : un contexte toujours tendu
En toile de fond, les tensions internationales restent bien présentes.
La Russie affirme avoir consolidé plusieurs positions près de Dnipropetrovsk, tandis qu’en Roumanie, un village frontalier a dû être évacué après un bombardement.
Ces risques géopolitiques maintiennent une certaine nervosité sur les marchés, même si l’or n’en bénéficie pas autant qu’habituellement, la dynamique monétaire prenant clairement le dessus.
Analyse technique : un métal jaune fragilisé
D’un point de vue graphique, l’or peine à se ressaisir.
Le marché n’a pas réussi à reprendre sa moyenne mobile exponentielle 200h, située sous les 4 100 $, ce qui limite fortement les tentatives de rebond.
Les niveaux à surveiller :
Sous 4 000 $ : supports potentiels à 3 931 $, puis 3 900 $, avant un possible retour vers 3 886 $, le creux de fin octobre.
Au-dessus de 4 053/4 055 $ : un rebond technique pourrait forcer les vendeurs à couvrir leurs positions et renvoyer les cours vers les 4 100 $.
Les marchés suspendus aux prochaines annonces de la Fed
Cette semaine sera également marquée par la publication des minutes du FOMC.
Le document pourrait révéler l’intensité des débats internes et donner des indices sur la suite du calendrier monétaire.
En attendant ces signaux, les volumes restent faibles : personne ne veut trop s’avancer dans un contexte aussi incertain.
Vers un nouvel épisode de volatilité ?
L’or pourrait entrer dans une zone sensible :
la perte progressive de soutien monétaire, couplée à une configuration technique défavorable, pourrait entraîner une nouvelle jambe de baisse si les 4 000 $ venaient à céder.
À l’inverse, un revival du risque géopolitique ou une statistique américaine décevante pourrait relancer la demande refuge.
Quelles options pour les investisseurs ?
Dans ce climat instable, les placements tangibles continuent de séduire.
Lingots, pièces, argent métal, numismatique ou encore stratégies de diversification hors système bancaire restent des solutions pertinentes pour renforcer la résilience d’un patrimoine.
L’époque est à la prudence… mais aussi aux opportunités pour ceux qui savent lire entre les lignes.
