Un été mouvementé pour l’économie mondiale : Focus sur les marchés et l’immobilier américain
En dépit de la saison estivale, l’actualité économique continue de battre son plein. Les marchés financiers se tournent avec insistance vers une possible réduction des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed). Si Jerome Powell ne réagit pas dans des délais raisonnables, il risque de se voir reprocher d’avoir tardé à ajuster la politique monétaire.
Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans a chuté à 4,408%, atteignant son plus bas niveau depuis février. Ce mouvement du marché reflète une anticipation claire d’un changement de cap de la Fed, avec une rupture de la résistance baissière qui signale un rebond imminent. La détente des taux semble de plus en plus nécessaire aux États-Unis, notamment en raison du blocage persistant du marché immobilier.

Le marché immobilier américain face à des défis persistants
Le marché immobilier, bien qu’ayant enregistré une légère hausse de 0,5% des achats de biens au premier trimestre 2024 par rapport à l’année précédente, reste en proie à une stagnation. Cette augmentation, la première depuis mi-2022, est particulièrement notable en Californie, où des villes comme San Jose et Oakland ont vu leurs prix grimper de plus de 20%. Les investisseurs en tirent profit, avec une hausse de 55% du prix de vente moyen des maisons par rapport à leur prix d’achat initial. Au cours du premier trimestre, ces investisseurs ont représenté 19% des acquisitions, une proportion record depuis près de deux ans.
Malgré ces chiffres, le marché immobilier américain demeure grippé. Le faible volume des transactions continue d’inquiéter, et le turnover reste largement en deçà des niveaux attendus. Cette paralysie s’explique en grande partie par l’attentisme autour des décisions de la Fed concernant les taux d’intérêt.
La préférence des investisseurs pour les maisons individuelles
Les investisseurs se tournent massivement vers les maisons individuelles, qui ont représenté 68,9% de leurs achats au premier trimestre 2024, en hausse de 3,9% par rapport à l’année précédente. En revanche, les acquisitions de maisons mitoyennes et de propriétés multifamiliales ont diminué. Cette tendance s’explique par la croissance des loyers et la stabilité des locataires dans les maisons individuelles, rendant ces biens particulièrement attractifs.
Toutefois, l’ensemble du marché immobilier reste sous tension tant que la Fed n’adapte pas sa politique monétaire. Le secteur espère une baisse des taux d’intérêt, vue comme un remède potentiel à la paralysie actuelle.
L’impact des acheteurs internationaux et des ventes de détail
Les transactions immobilières sont également impactées par la baisse des achats par des acheteurs internationaux, bien que ces derniers continuent d’investir des sommes record dans l’immobilier résidentiel américain. Entre avril 2023 et mars 2024, les investissements internationaux ont chuté de 21,2% par rapport à l’année précédente, atteignant 42 milliards de dollars. Bien que représentant une petite part du marché global, les acheteurs étrangers influencent certains marchés régionaux, notamment en Floride et au Texas.
Cette diminution des transactions immobilières a des répercussions directes sur d’autres secteurs, tels que les ventes d’équipements mobiliers, qui ont fortement chuté. La baisse des ventes dans ce domaine affaiblit les chiffres globaux de la consommation américaine, soulignant la sensibilité accrue des dépenses des ménages à la conjoncture économique actuelle.
L’or : valeur refuge dans un contexte économique incertain
Dans ce contexte d’incertitude économique, l’or reprend son rôle de valeur refuge, notamment en réponse à la montée des risques de récession aux États-Unis. Le phénomène observé en Chine, où l’or a attiré massivement les épargnants face au ralentissement économique, pourrait se reproduire dans d’autres régions.
L’Inde, par exemple, a récemment réduit ses droits d’importation sur l’or et l’argent, provoquant une augmentation de la demande de métaux précieux. Cette hausse de la demande est un signal négatif pour les marchés de l’or papier, obligeant les opérateurs à recourir à des stratégies de couverture de plus en plus agressives pour compenser cette demande croissante d’or physique.
En conclusion, l’économie mondiale, et en particulier le marché américain, traverse une période de grande incertitude, avec des impacts majeurs sur l’immobilier, les ventes de détail, et les investissements dans les métaux précieux. L’évolution des décisions de la Fed sera cruciale pour déterminer la trajectoire future de ces marchés.