Une baisse fulgurante après un record historique
Après avoir atteint un sommet inédit à 4 380 € l’once, le cours de l’or a brusquement décroché mardi, enregistrant une chute de plus de 200 € en une seule journée. Avec un repli de 5,5 %, il s’agit de la correction la plus violente depuis l’été 2020.
Ce mouvement s’explique avant tout par des prises de bénéfices massives : après plusieurs semaines d’euphorie, de nombreux investisseurs ont choisi d’alléger leurs positions à l’approche d’une période cruciale pour les marchés financiers.
En toile de fond, les opérateurs scrutent la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis prévue le 24 octobre, indicateur clé pour évaluer la trajectoire de l’inflation. La prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), attendue la semaine suivante, ajoute une dose supplémentaire de nervosité. Dans ce climat d’incertitude, beaucoup préfèrent réduire leur exposition aux actifs les plus sensibles aux politiques monétaires.
Le dollar regagne du terrain et pèse sur l’or
La chute du métal jaune s’explique également par la remontée du dollar américain. L’indice DXY, qui mesure la force du billet vert face à un panier de devises, a progressé de 0,36 % pour atteindre près de 99 points.
Or, plus le dollar s’apprécie, plus l’or devient cher pour les acheteurs étrangers, ce qui freine mécaniquement la demande mondiale.
Malgré un ton plutôt prudent de Jerome Powell, président de la Fed, les marchés anticipent toujours un dernier cycle d’assouplissement monétaire d’ici fin 2025. L’institution reconnaît un essoufflement du marché de l’emploi, mais reste évasive sur le calendrier exact d’éventuelles baisses de taux.
L’apaisement géopolitique réduit la demande d’actifs refuge
Autre facteur expliquant la baisse : un léger apaisement sur le plan géopolitique. Donald Trump a annoncé une prochaine rencontre avec Xi Jinping, laissant espérer une trêve dans les tensions commerciales sino-américaines.
Cette perspective a temporairement détourné les investisseurs des valeurs refuges comme l’or.
Les négociations, prévues en Malaisie, visent à trouver un terrain d’entente d’ici le 10 novembre. Parmi les points sensibles : la lutte contre les trafics de fentanyl et la reprise des importations agricoles américaines par la Chine.
Des rendements obligataires en baisse… mais un marché paradoxal
Sur le marché obligataire, le taux des bons du Trésor américain à 10 ans a légèrement reculé à 3,96 %, tandis que les rendements réels corrigés de l’inflation gravitent autour de 1,7 %.
En théorie, cette baisse des taux devrait soutenir le cours de l’or, mais le renforcement du dollar vient contrecarrer cet effet. Résultat : un marché particulièrement instable où chaque statistique économique peut provoquer de nouveaux soubresauts.
La paralysie partielle du gouvernement américain, qui dure depuis plus de trois semaines, n’arrange pas le climat d’incertitude. Malgré quelques signaux d’ouverture à Washington, aucune avancée concrète n’a encore été enregistrée.
L’analyse technique reste optimiste sur le long terme
D’un point de vue graphique, la tendance haussière de fond demeure intacte malgré la correction.
Le premier support technique se situe désormais autour de 4 100 €, suivi de l’ancien record des 4 059 €. En cas de cassure sous ces seuils, la moyenne mobile à 20 jours, vers 4 000 €, pourrait servir de dernier point d’appui.
À l’inverse, un retour au-dessus de 4 200 € raviverait la dynamique positive, ouvrant la voie vers les 4 250 €, puis 4 300 €.
En résumé
Cette chute brutale du cours de l’or, bien que spectaculaire, ne remet pas en cause la tendance haussière de long terme.
Entre la publication imminente des données sur l’inflation, les décisions à venir de la Fed et un contexte géopolitique mouvant, les prochaines séances s’annoncent décisives pour le métal précieux.
Les investisseurs avisés y verront moins une alerte qu’une opportunité de consolidation avant une possible reprise.

 
															 
								

 
															 
															