Mercredi 25 juin 2025, les métaux précieux ont marqué un net repli à Londres, abandonnant une partie des gains réalisés en début de semaine. Malgré la tenue d’un cessez-le-feu fragile entre l’Iran et Israël, les marchés réagissent à une actualité explosive : les frappes aériennes menées par Donald Trump contre les sites nucléaires iraniens, et le soutien affiché de l’OTAN à l’ex-président américain.
Les métaux précieux sous pression
L’or s’est replié à 3 312 $ l’once, après un rebond technique depuis son plus bas de la veille (3 295 $).
L’argent est repassé sous la barre des 36 $ l’once, tout en restant légèrement au-dessus de son plus bas en trois semaines.
Le platine, malgré quelques secousses, reste en hausse sur la semaine, à seulement 2,7 % de son sommet de 10 ans atteint jeudi dernier.
Dans un climat apaisé sur le front iranien, les investisseurs se détournent temporairement des valeurs refuges.
Une accalmie… toute relative
Dimanche, Donald Trump a ordonné une série de frappes contre le programme nucléaire iranien, affirmant avoir « anéanti » les capacités du régime. Une déclaration rapidement contredite par des documents confidentiels des renseignements américains, laissant planer le doute sur l’efficacité réelle de l’opération.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a reconnu d’importants dégâts mais a réaffirmé le droit de l’Iran à développer l’énergie nucléaire. De son côté, Israël a remercié Trump, en insistant sur le fait que « l’Iran ne construira pas de bombe avant longtemps ».
L’OTAN s’aligne derrière Trump
Fait surprenant : le soutien officiel de l’OTAN. Le secrétaire général Mark Rutte a salué Trump pour avoir incité les membres de l’alliance à consacrer 5 % de leur PIB à la défense, menaçant de retirer les États-Unis de l’article 5 sur la défense collective.
Une posture risquée, qui reflète un changement de ton radical dans la diplomatie occidentale — et qui semble, selon certains analystes, avoir écarté à court terme le spectre d’un conflit généralisé au Moyen-Orient.
Politique monétaire : un second facteur clé
En parallèle, les marchés anticipent toujours deux baisses de taux de la Fed d’ici fin 2025. Donald Trump critique ouvertement le président Jerome Powell, accusé de ne pas avoir assez rapidement soutenu l’économie, et pourrait bientôt imposer un changement de direction à la tête de la banque centrale.
Mais Powell reste ferme : « Nous ne tenons pas compte des facteurs politiques », a-t-il déclaré mardi devant les législateurs.
Cette anticipation d’une politique monétaire plus souple continue de soutenir l’or, malgré la baisse des achats refuges.
Un environnement de marché ambivalent
Malgré les turbulences géopolitiques :
Les indices boursiers tiennent bon : l’indice MSCI World reste sur un plus haut historique, en hausse de 6,6 % depuis début 2025.
Le pétrole Brent se maintient au-dessus des 78 $, après les menaces iraniennes sur le détroit d’Ormuz.
Les cours des métaux industriels comme le cuivre ou l’aluminium restent stables, signalant une confiance relative des marchés dans la poursuite de la croissance mondiale.
À retenir
L’or et l’argent perdent du terrain malgré un contexte géopolitique tendu.
Le soutien inattendu de l’OTAN à Trump relance les discussions sur la sécurité collective.
Les marchés restent optimistes, misant sur un apaisement durable et une politique monétaire plus souple.
