Ruée vers l’or en Corée du Sud : une flambée des prix sans précédent

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En Corée du Sud, le marché de l’or est en ébullition. Une frénésie d’achat s’est emparée des investisseurs locaux, alimentée par la peur de manquer une opportunité (« FOMO »). Cette ruée a entraîné un « kimchi premium » record, soit un écart significatif entre le prix de l’or en Corée du Sud et celui des marchés internationaux.

Le 14 février, l’or s’échangeait à 161 990 wons par gramme en Corée du Sud, tandis qu’à Londres, il ne valait que 135 588 wons par gramme, soit une différence de près de 20 %. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse spectaculaire, notamment la dépréciation du won face au dollar américain, qui a renforcé l’attrait de l’or comme valeur refuge.

Une demande si forte qu’elle provoque des pénuries

Face à cette explosion de la demande, les banques sud-coréennes ont pris une décision radicale : suspendre la vente de lingots d’or en raison d’une pénurie croissante. Cette situation a incité les investisseurs à se tourner vers l’argent, entraînant une réaction en chaîne. La ruée sur le métal argenté a à son tour provoqué une pénurie, obligeant la Bourse de Corée à interrompre l’approvisionnement en lingots d’argent.

Des banques comme Woori Bank ont été informées de cette restriction le 13 février. Les lingots d’or d’un kilogramme, dont le prix dépasse désormais les 160 millions de wons, se font de plus en plus rares, limitant les achats aux investisseurs les plus fortunés.

Le marché de l’argent suit la même trajectoire

Cette frénésie ne touche pas uniquement l’or. L’argent connaît également une hausse impressionnante, marquée par une percée historique des prix. Le graphique annuel du métal précieux révèle une tendance explosive, similaire à celle observée dans les années 1970.

En parallèle, les positions courtes sur l’argent atteignent des niveaux records. Par exemple, l’intérêt vendeur sur l’ETF SLV a franchi un sommet annuel, avec plus de 62,7 millions d’actions vendues à découvert. Sur le COMEX, la demande pour l’argent physique s’intensifie, exerçant une pression croissante sur les stocks et augurant d’une pénurie comparable à celle de l’or.

Le COMEX : un aspirateur à métaux précieux

Les livraisons d’or sur le COMEX pour l’échéance de février 2025 ont déjà dépassé les 60 000 contrats et pourraient atteindre un record de plus de 70 000, soit plus de 200 tonnes d’or. De plus, l’intérêt ouvert sur le contrat de mars 2025, qui n’implique normalement pas de livraison physique, continue d’augmenter.

Le COMEX, autrefois principalement un marché papier, absorbe aujourd’hui d’importantes quantités de métaux précieux. Ce phénomène, initialement observé pour l’or, s’étend maintenant à l’argent, accentuant la pression sur les stocks disponibles. Rien que depuis le début de l’année, 70 millions d’onces d’argent, soit près de 2 200 tonnes, ont été accumulées sur le COMEX.

Jusqu’où ira cette tendance ?

La question n’est plus de savoir si le COMEX va continuer à dépouiller la LBMA de ses réserves d’argent, mais plutôt combien de temps cette situation pourra durer. Alors que le marché papier détermine encore les prix à court terme, l’intensification de la demande physique pourrait bientôt rebattre les cartes et redéfinir les équilibres du marché des métaux précieux.

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